Les conseils de Faye: Nocturnals

Dan Brereton connu pour Batman : Thrillkiller est un fan de récit pulp et de monstres en tous genre. En plus des comics, il réalise des pochettes d’albums pour Rob Zombie. En 1995, il conçoit pour Malibu comics une mini série du nom de Nocturnals. Dan propose aux lecteurs de suivre une bande de monstres, luttant contre la pègre et sauvant le monde d’une attaque menée par des créatures à tentacules. 

La parade des monstres

Ce récit est parfait pour cette période d’Halloween tant il est riche en monstrueuses références. Le lecteur pourra découvrir, des hommes torches, une gargouille, un zombie ou une femme poisson. Tout ceci rappelle fortement les productions issues du catalogue d’Universal mais aussi des productions de la Hammer et de Roger Corman.

Ce n’est pas tout, il règne dans Nocturnal, surtout lors de son premier récit, une ambiance très lovecraftienne. Les Crims, petites créatures dotées de tentacules et d’ailes, en sont l’exemple le plus évident.

Le docteur Horror représente un autre élément des codes de ce genre  par la dualité.  Il est à la fois la créature et le savant fou, Docteur Jekyll et Mister Hyde. Horror est un homme rongé par la culpabilité et capable de tout pour survivre et surtout protéger sa fille Evelyn. Il est complexe et secret, ce qui en fait, aux yeux du lecteur et de ses camarades , une potentielle menace. Pourrait-il les utiliser ? Veut-il vraiment leur bien ? 

Brereton livre une magnifique galerie de monstres à la fois terrifiants et attachants. Les dessins subliment d’ailleurs cet univers. Chaque case est un tableau à la composition horrifique. Les couleurs pastel apportent une atmosphère onirique et triste. Finalement, il se dégage de l’ensemble une certaine noblesse et une ambiance fantomatique, il ne manque que les bonbons.

Un vent de liberté

L’autre point qui se dégage du récit, c’est l’envie de liberté qui habitent les protagonistes.

Nous débutons d’ailleurs l’histoire avec Komodo, un monstre qui fuit une usine dirigée par la pègre. Ces créatures veulent être elles-mêmes et surtout avoir le choix de choisir leur destin. 

Ils sont différents des humains mais ils font de cette différence une force assez puissante pour aider les autres. Ce point les différencie des humains qui sont montrés dans le comics comme faibles et facilement corruptibles. Ils aiment imposer leur volonté et ne supportent pas ceux qui ne se conforment pas à leur lois. L’utilisation des codes des films de mafia est une bonne idée qui illustre parfaitement ce besoin de puissance et d’asservissement sur ceux qui sont faibles et qui pourraient les gêner.

L’enjeu pour nos héros sera donc de trouver un moyen de se soustraire à ces lois tout en essayant de s’intégrer.

Ce thème est développé également au travers du parcours de la jeune Evelyn. Entourée d’adultes, elle aimerait elle aussi pouvoir agir comme elle l’entend. Elle ne supporte pas d’être laissée en arrière par son père. Pourtant, elle est encore une enfant qui aime s’amuser et qui fait de ses jouets, ses meilleurs amis.

Lors d’un récit, son père s’attriste de ne pas la voir avec des amis de son âge. Cette histoire plus enfantine possède une tonalité rappelant un épisode de la famille Addams. Nos personnages sont confrontés à des problématiques terre à terre comme aller dans une nouvelle école. Au final ils y répondront de la meilleure façon : être soi-même et réunir autour de soi des personnes qui nous acceptent.

Faut-il lire Nocturnal?

 Édité pour la première fois en France par Huginn & Muninn, Nocturnal est une belle découverte pour les amateurs de monstres en tous genres. En outre de rendre hommage, Brereton en profite aussi pour y ajouter d’autres genres et ainsi permettre aux lecteurs de découvrir que nos créatures ont aussi un cœur. Il propose également un dessin plaisant et des personnages charismatiques. De plus, l’édition propose de nombreux bonus dont des histoires supplémentaires. 

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