Sanctum Comicsum : X-Men par Jonathan Hickman – part 3 : Les X-Titres

« Oh la la Matthieu, mais dit moi, dans ton très grand professionnalisme, tu n’aurais pas lu tous les titres X suite à HoX/PoX par hasard »

Et bien si, chère voix dans ma tête. Ce fut source de bien des émotions, variées, intenses, riches… un vrai voyage. Mais avant de parcourir mon humble avis, prends un ou deux dolipranes… ça va être long…

Car en effet, aux côtés de X-Men, le titre phare, plus d’une quinzaines de séries accompagnent le renouveau X. Heureusement, j’ai pu recevoir l’aide du plus calme et sain d’esprit des mutants pour m’aider à faire un petit tri :

 

 

Booooring !

 

Excalibur (#1-26, Scénario : Tini Howard / Dessins : Marcus To) est typiquement la série difficile à apprécier. Non seulement son lien avec HoX/PoX est ridiculement mince, mais elle n’est qu’une excuse pour occuper une niche : la magie et la famille Braddock. Avec Apocalypse en mentor (*sic*) et Betsy Braddock en nouvelle Captain Britain, voici que se monte trop artificiellement une équipe chargée de résoudre un conflit avec Camelot. L’histoire peu claire est parsemée de facilités pour amener les personnages à y vadrouiller, avec une gestion de ces derniers lourde et verbeuse qui achève de plomber toutes envies de tourner les pages.

D’ailleurs, ni M. Pool ni moi-même avons pu passer le #6. Comment M. Pool? oui malgré le fait que Betsy soit cano… malgré le fait de revoir une Elizabeth Braddock en très grande forme, en effet. D’ailleurs, en grand professionnel, nous avons retenté le titre après l’événement X of Swords auquel il est très lié. Le potentiel était plus que présent : une myriade de mondes à explorer, le retour d’un Captain Britain Corps en force, le côté « magie » de l’univers Marvel… Et pourtant, Howard se concentre sur le retour impossible d’un personnage qui est pourtant une évidence, cumulant des dialogues sans fin, lourds, avec des histoires alambiquées, de fausses bonnes idées, des raccourcis scénaristiques et des McGuffin bourrins. Encore une série qui rate le coche de proposer une lecture originale pour se rabattre sur le BA.B.A. du comics de super slips sans intérêt.

Par contre, c’est joli ! un style souple et lisse à la Alan Davis, hélas pas suffisant pour se souvenir de ce qui s’y passe.

Cable (#1-12, Gerry Duggan / Phil Noto) ne peut pas en dire autant ! Ok ok c’est dur. Disons que j’ai du mal avec Phil Noto, s’ry dude !

Ce nouveau Cable rajeuni a tout pour plaire. Décontracté, puissant, charmeur… ce qui justement en fait un perso cliché difficile à supporter. Cela fonctionnait avec Han Solo car la souffrance sous-jacente au personnage le rendait attachant, ce qui n’est pas le cas ici. Ce jeune Cable trop arrogant subit des mésaventures moyennement intéressantes dans son coin et qui se croisent maladroitement. Le style SF années 80 (encore elles…) funky ne suffit pas pour porter assez de coolitude. Traitez moi de boomer, mais le Cable ‘90 style tous flingues dehors a ma préférence. Pas à toi M.Pool ?

La série rencontre au final frontalement un des syndromes de ce relaunch : référence massive au passé des X-Men et un fil rouge peu clair, dilué et perturbé par l’événement X of Swords. La narration de Duggan peine ainsi à trouver son rythme, souvent flinguée par des dialogues invasifs. Autre syndrome de ce relaunch : Cable vendait une idée intéressante (opposition entre le jeune et le vieux) qui aurait permis au titre de trouver son identité et un cœur sur lequel greffer des histoires, mais sans pousser le concept, effleurant sans ambition.

Aïe aïe aïe… c’est avec douleur que je dois ajouter New Mutants (#1-12, Ed Brisson, Jonathan Hickman / Rod Reis, Flaviano Armantaro, Marco Failla) dans ce coin de la liste. Malgré une affection toute particulière pour Magik cette équipe, difficile d’adhérer à cette nouvelle mouture. Le style se veut plus léger et fun, des aventures à 100 à l’heure d’une bande de potes. Trop vite justement, les retrouvailles sont expédiées le temps d’une pause café maladroite et hop, tous dans l’espace où on saute d’histoires en histoires par des McGuffins peu subtils. Cette précipitation a de quoi laisser perplexe. D’une part, beaucoup de concepts post Hox/Pox sont trop effleurés pour apporter du corps aux récits. D’autre part, si il y a bien une équipe à fleur de peau sentimentalement, ce sont bien les New Mutants !

Entre premiers émois amoureux et relations frères et sœurs, le groupe a grandit ensemble. D’autant plus que le nouveau protocole Résurrection leur a permis d’être enfin tous réunis ! L’occasion de retrouvailles inoubliables ? Hélas non. Les scénaristes laissent trop peu de places à leurs personnages et préfèrent survoler ce nouveau départ vers des histoires de super héros plates et basiques. Shame !

Un peu de fraîcheur avec Children of the Atom (#1-5, Vita Ayala, / Bernard Chang, Paco Medina)? Malgré l’indéniable talent d’Ayala (voir sa reprise de New Mutants plus bas), ce groupe d’ados à pouvoir utilise un concept usé jusqu’à la corde. Teenages coincés entre super héros et vie au lycée, action très verbeuse, personnages clichés et inintéressants, l’histoire ne décolle jamais, ne s’intègre pas plus dans ce nouveau monde et lasse très vite.

X-Corp (#1-5, Tini Howard / Alberto Foche) se devait d’être un des piliers de la Mutanité. Porte d’entrée dans le tentaculaire et venimeux monde des corporations, Monet St Croix et Angel ont sur leurs épaules de lourdes responsabilités. Hélas, Tini Howard, déjà responsable du brouillon Excalibur, persiste dans une narration verbeuse, molle, floue, avec trop peu d’habillage, de matière et de contexte pour rendre son histoire crédible ou passionnante.

Malgré un pulse de qualité en milieu de parcours, et quelques très bonnes idées, la fin livre une bataille grand-guignolesque au possible et sans enjeu. Un comble, alors que le potentiel était, à nouveau, bien présent. Howard n’a eu que trop peu d’ambition alors qu’elle s’attaquait à un pan peu utilisé du Marvel Universe, mais qui possède quelques outils intéressant, Roxxon en tête pour ne citer qu’eux. Une nouvelle fois, au lieu d’embrasser son concept, cette série ne sort pas du super héros mainstream basique sans saveur.

 

 

That’s ok bro’

 

Avec X-Force (#1-26, Benjamin Percy / Joshua Cassara and co) les mutants se tournent enfin vers le monde extérieur en renouant avec le passé sombre et violent des équipes éponymes. Menée par Wolverine, cette version a pour mission la protection de Krakoa en mode CIA. Malgré la révélation du dessinateur (un style à la Nick Bradshaw très séduisant), ce titre au haut potentiel se range assez vite dans le comics lambda vu et revu. Et pourtant, c’était l’occasion de proposer un titre parallèle, flirtant avec l’illégal dans le grand et nouveau monde post-HoX. Certes la proposition est connue depuis le titre de Kyle Craig et Chris Yost mais le contexte valide une nouvelle équipe black ops.

Hélas, malgré un fil rouge crédible et cohérent, l’auteur effleure du bout de la griffe des concepts et idées pourtant prometteurs. L’X-Corp, l’Ordre du X, Xeno, le monde des mercenaires, des organisations secrètes… tout cela reste soit vide, soit utilisé trop faiblement pour servir un récit qui retombe vite dans des travers désespérément comics. Rythme et narration trop classique, dialogues plats, trop peu de caractérisations…même le côté violent s’édulcore au fil des pages. Pire, ils rendent Quentin Quire supportable!!

Au fil des numéros, le titre perd de vue sa nature pour devenir un énième comics X-Force. La narration est ultra-classique et le tout n’avance que trop peu pour être mémorable. Pourquoi alors cette mouture n’est il pas dans la catégorie précédente ? Parce qu’ici et là, la série remplit correctement son cahier des charges, parce que Joshua Cassara, parce que Domino est cool, parce que Quentin Quire est mal élevé, parce que je suis faible, voilà !!

 

Est-il simplement possible de relancer un X Universe sans un titre Wolverine (#1-19, Benjamin Percy / Adam Kubert, Viktor Bogdanovic) ? Je ne suis même pas sûr que Marvel Comics se soit posé la question. Est-il possible de raconter de nouvelles choses sur Wolverine ? Oui sans doute mais ça ne sera pas pour ce coup-ci. Ce nouveau titre, hélas, subit de plein fer le carcan HoX un peu trop frontalement. Le griffu a donc quasiment les deux pieds dans les bottes d’X-Force pour un style trop peu différent.

Ajouté à cela le sempiternel passé de Logan en chape de plomb vraiment peu subtile et l’apparition de vampires en « déjà-vu » (X-Men : la malédiction des mutants par Victor Gischler entre autres) et difficile de s’emballer pour le début de cette nouvelle mouture du plus poilu des X-Men (désolé McCoy !). La suite réserve néanmoins une paire de bonnes surprises. D’une part, une pioche dans le passé de Logan bien introduite et utilisé, du fan service sérieux, plutôt rare au cours du Reign of X. De l’autre, un arc simple, badass et jouissif où Wolvie doit partager la vedette avec deux sales trognes d’Arakko aussi durs à cuire que lui, avec deux épées mythiques à gagner.

Au delà de ces 2 jolis coups, il faut avouer que Wolverine est en mode « business as usual ». Le titre du griffu n’est pas désagréable (Adam Kubert assure toujours autant), sans être mémorable. Il manque notamment une identité, un fil rouge pour sortir Wolverine de l’ombre d’X-Force et d’un carcan finalement trop serré pour lui.

 

Si ils ne sont pas mémorables, les épisodes Giant Size X-Men (Jonathan Hickman / Russel Dauterman, Ben Oliver, Rod Reis, Alan Davis, Ramon Perez) permettent de se focaliser sur un ou deux personnages en particulier, là où il est difficile d’exister dans la multitude des séries régulières. Magneto, Storm, Diablo, Emma Frost, Jean Grey et Fantomex nous offrent des instantanés de leurs vies post HoX/PoX souvent avec des dessins de grandes qualités. Et si l’ambition n’est clairement pas un apport majeur à leurs Histoires, ces titres restent une lecture très agréable.

 

S.W.O.R.D. (#1-11, Al Ewing / Valerio Schiti, Jacopo Camagni and co) avait tout pour finir dans la rubrique du dessus : un roster rock and roll branché téléportation, une Abigail Brand savoureusement retorse et indépendante, une porte ouverte entre la Mutanité et la Galaxie.. hélas, passé une présentation haute en couleur, le titre se retrouve vite et malgré lui percuté par l’évènement King in Black qui secoua le cocotier Marvel, puis passera bien évidemment par le Hellfire Gala avant de subir The Last Annihilation. Il restera trop peu de places à Brand et sa bande pour prouver leur valeur. Ewing donnera tout dans un ultime arc tendu et intense (même si plombé par une triple trahison attendue) avant de tirer la révérence d’un titre sympathique, dynamique, fluide (merci M. Schiti!) mais trop vite parti.

 

A la suite du funky X-Factor (voir rubrique ci-dessous), se tient le procès de Magneto, ou dans la langue de Steve Rogers : The Trial of Magneto (#1-5, Leah Williams / Lucas Werneck). Hélas, pas d’enquête cool et décalé, même si les punchlines de Northstar font toujours leurs effets, mais plutôt un crossover X-Factor/X-Men/Avengers. En son cœur, l’omniprésente descendance de Magneto.

Une histoire de famille donc sur fond de drame mais qui prends la forme, au final, d’un épilogue bourrin et inutile d’une des plus grandes histoires de Marvel. Même si Leah Williams évite habilement le piège de la fausse mort et brouille avec talent les pistes, un mélange de concept débarqué à la va vite diminue l’impact final, pourtant majeur! Un remplissage bancal (des kaijus? vraiment?) donne l’impression de pièces qui ne viendraient pas du même puzzle et l’impression finale est : brouillon et dispensable. Bref, une histoire de famille et de pardon, touchante parfois, mais noyé dans du high concept meta trop abusé. A noter quand même de magnifiques planches de Lucas Werneck qui parvient à hisser visuellement le récit vers des sommets surprenants.

 

 

Aww man, I’m in love !

 

Visiblement, le jeu pour les scénaristes de Dawn of X est de trouver une idée de départ. Celle de Fallen Angels (#1-6, Bryan Edward Hill / Szymon Kudransi) est surprenante il faut avouer. Les mutants devaient être la prochaine étape de l’Humanité. En s’isolant sur Krakoa, ils laissent une place vide, et la Nature n’aime pas le vide. Et en choisissant Kwannon/Psylocke, le scénariste équilibre idéalement son récit. D’un côté, une menace qui se lève face aux mutants, nourrissant l’histoire. De l’autre un personnage principal à la dérive, rongé par la colère, le ressentiment, mais aussi le devoir, une forme d’humilité et un besoin d’appartenance.

Le dosage est parfait. Des thématiques sombres en filigrane d’une histoire resserrée et anxiogène. Le dessin est au diapason, inhabituel et peu orthodoxe. C’est même une vraie plus-value lors des scènes plus intimes entre les personnages, lors de gros plans visages ou regards, ajoutant une dimension humaine et dramatique indéniable. Le personnage de Psylocke en profite pour effectuer une violente catharsis, saluant son entrée dans ce nouveau monde. Une nouvelle naissance dans une série surprenante, étrange, détonante et pour le coup, mémorable.

Hellions (#1-18, Zeb Wells / Stephen Segovia) ne partait pas du tout gagnant. Check de casting : Scalphunter, Wild Child, Empath, Nanny, Orphanmaker, Psylocke…et Havok?!.. le tout sous la houlette d’un M. Sinistre en diva intenable… Et pourtant, l’idée de base est d’une simplicité qui frise le génie. Avec l’avènement de la nation Krakoa, les mutants sont enfin unis et tout est pardonné. Cela signifie t’il que les méchants deviennent des gentils ? Non, pas vraiment, certains continuent de poser des soucis.

Pourquoi ne pas les réunir au sein de la même équipe pour les guider au cours de « missions thérapeutiques », menés par une Psylocke rugueuse à souhait et encadré par M. Sinistre ? Ne riez pas, ils l’ont fait… non mais sur le moment, cela paraissait vraiment une bonne idée.

Les dessins matchent immédiatement le principe fou de la série. C’est malsain et inquiétant, aidé par un humour noir peu vu dans les titres X, des dialogues savoureux et un Havok qui n’a rien à faire là. Psylocke continue dans la lancée de Fallen Angels, badass niveau 10 et confirme comme étant un des personnages les plus intéressants et vivant de ce retour des X-Men.

Et si la série peine à se renouveler dans un premier temps, elle conserve son appréciable côté « trash » alors que Wells applique le B.A.BA du comics : série bien intégrée, jouant habilement avec les « nouvelles » règles, gestion des personnages homogène, histoires directes avec graines pour les suivantes…Stephen Segovia aux crayons est une réelle plus value, son trait apportant punch et intensité à la vie mouvementée de ces pauvres Hellions.

Appuyant sur le rôle de Psylocke, la quête de rédemption ou encore la cape de M. Sinistre, le titre finit par trouver son identité, greffé au squelette Hickman. Il louvoie de son propre côté pendant X of SWORDS, fout le boxon au Hellfire Gala, tout en avançant ses fils rouge vers une fin non définitive mais acceptable. Wells et Segovia s’amusent comme des petits fous avec une bande de « 12 salopards » qui manquent, certes de peu, d’annihiler la Création, mais qui restent foutrement sympathiques. Et en plus, il y a Madelyne

X-Factor (#1-10, Leah Williams / David Baldeon) fait également son retour dans ce nouveau X monde. Dans la lignée d’X-Force, le titre récupère l’aspect investigation décalée issu de l’excellentissime série précédente scénarisée par Peter David. Après un montage d’équipe volontairement idiot, voici Polaris, Northstar, Prestige, Daken, Prodigy et l’étrange Eye-Boy chargés d’un point d’administration qui apparaît évident avec le recul : pour ressusciter un mutant mort, il faut être sûr… qu’il soit mort. Williams jongle savoureusement avec son microcosme en y injectant une jolie dose de X-quotidien, forcément X-traordinaire. Entre action, travail d’équipe, drama, amourettes et gestion de l’animal de compagnie, l’autrice applique une des meilleures recettes des X-Men, sans s’y noyer et en équilibrant tous ces personnages.

Les dessins fluides et péchus de David Baldeon finissent d’enrober ce petit bijou, qui utilise plus efficacement son concept que certaines de ses sœurs. Certes, nous pouvons regretter plusieurs nouvelles utilisations du passé des X-Men, ce qui semble être un mauvais running gag, mais dans l’ensemble, le plaisir est là! Hélas juste 10 petits numéros seulement avec une séquelle sur The Trial of Magneto.

Il aura fallu attendre Way of X (#1-5, Simon Spurrier, Bob Quinn) pour que un de ces mutants montrent une magnifique part d’humanité (mot sciemment choisi ^^). Et qui d’autres que le spirituel Diablo pouvait se poser les bonnes questions sur ses X-congénères, eux qui embrassent la mort comme un jeu, éructent lors de violents pugilats, s’octroient des plaisirs rapides cachés et qui ont tourné le dos au reste du Monde.

J’avoue, j’y ai cru. Je pensais que Kurt Wagner, le plus humain des mutants, serait celui qui réaliserait pleinement sur quel sombre chemin se sont égarés ses amis et son peuple. Heureusement, si la réponse est bien moins ambitieuse, ce titre reste parfaitement recommandable. Spurrier livre un travail de scénariste à notifier : homogène, riche, varié et solide. L’ajout de spiritualité et de questions totalement fondées sont un socle intéressant. Et parce que Spurrier est Spurrier, nous avons droit aussi à un Legion déchainé, un Dr Nemesis imprévisible… et une mutante qui fait vomir son entourage…

L’épilogue se fera dans The Onslaught Revelation, qui.. euh… est un spoiler en fait mais qui propose une vraie fin de comics. Comprenez, rien ne finit complètement et Diablo rebondira bien vite vers une nouvelle mission (autre mot sciemment choisi).

New Mutants?! Encore? Allez, retourne dans la section « Boooring », M. Pool vient le récupér… quoi? tu as une nouvelle scénariste à partir du #14 : la talentueuse Vita Ataya, (le très cool Livewire chez Bliss Comics)?

Et elle semble avoir tout compris du concept de la série (#14-24, Vita Ayala / Rod Reis). Très vite, un vrai fil rouge apparaît, nouveaux mutants, ex-nouveaux mutants et nouveaux nouveaux mutants se croisent et les pages se peuplent de passage du quotidien, loin des missions ennuyeuses. Sublimement épaulée par un Rod Reis en écho de Bill Sienkiewicz, Ataya apporte ainsi du contexte et du réalisme, ajoutant de multiples arcs narratifs qui se démultiplient et se rejoignent avec habileté. La lecture se fluidifient malgré une certaine densité et un ton parfois verbeux. Mais la maline Vita mixe humour, drama et action dans la plus pure tradition New Mutants, faisant défiler le titre vers un climax final à la fois intense et émouvant.

Kitty Pryde en capitaine pirate d’un équipage de mutants déchainés, ça a l’air cool non ? Bonne nouvelle… ça l’est ! Même si le titre Maraudeurs (#1-27, Gerry Duggan / Matteo Lolli, Stefano Caselli) semble doublon avec New Mutants sur le principe, voici donc Captain Pryde et son fier navire, le Maraudeur, en quête de mutants qui ne peuvent se rendre sur Krakoa. Pourquoi un bateau ? car visiblement, Kitty est la seule mutante qui ne peut pas utiliser les portails de téléportation de Krakoa pour une raison… inconnue.

Et quitte à voyager en bateau pirate à la recherche de mutants, autant faire des livraisons de médicaments X pour la Hellfire Trading Compagny. Soucis majeur, cette dernière est aux mains conjointes d’Emma Frost et de Sebastian Shaw qui s’y livrent une guerre d’influence où tous les coups sont permis… et Pryde et son crew vont se retrouver au beau milieu. Avouons qu’il y a longtemps que le lecteur X n’avait pas vu autant d’idées nouvelles dans une seule série mutante !

Hélas, Maraudeurs se mets à ronronner passé le 1er acte. L’auteur n’embrasse pas totalement son plot original et diverge vers du comics plus classique… Nouvelle frustration avec un concept follement excitant mais follement non utilisé. Que fait la série dans cette catégorie? Et bien au fil des pages et après le deuil d’un X Black Sails, le potentiel sympathie prend le relais.

Kitt.. pardon Kate Pryde est au sommet de sa coolitude, concurrencée par l’étonnant Pyro. Les sales magouilles au sein de la Hellfire Trading Compagny tiennent leurs promesses, Madripoor est toujours aussi dangereuse et finalement, voilà un voyage agréable et plaisant à lire.

 

Pour finir, après une longue et mure reflexion… X-Men (#1-21, Jonathan Hickman / Leinil Francis Yu, Mahrmad Asrar and co) mérite de terminer dans cette section. Certes, la série est très hétérogène, mais elle est pleinement la seule à lire pour faire lien entre House Of X/Power of X et l’épilogue Inferno.

Le titre est, au final, très inhabituel. En son sein, alternent histoires en one shots, arc plus longs, liens directs avec d’autres séries, moments de pauses qui s’enchainent avec des passages épiques…un pot pourri chaotique intriguant, sans ossature véritable et qui semble vivre sur les restes de HoX/PoX. Le principe même de la série interroge, les X-Men en tant que héros étant devenu inutile, pourquoi un titre éponyme qui brouille le lecteur?

Questions sans réponses hélas. Il reste qu’X-Men est la série la plus surprenante de ce relaunch-boot, imprévisible et indomptable. Elle peut inventer des ennemis ridicules mais drôlement dangereux, servir le petit déjeuner avec la famille Summer, présenter une mission sur plusieurs décennies, introduire un personnage insaisissable… Si la qualité est discutable, impossible de prédire la prochaine page : perturbant, mais précieux.

 

Alors M. Pool, tu penses que beaucoup de lecteurs ont tenu jusque là? M. Pool?? … où est il p… bon ok… même pas un vrai mutant en plus… Et bien je finirais tout seul. Prochaine étape, la plus inquiétante, celle qui doit finaliser beaucoup en peu de pages : Inferno ! Merci à vous de m’avoir lu, courage plus qu’une dernière partie.

 

Lecture pour la préparation de cet article : 210 numéros US via Marvel Unlimited !

X-Men par Jonathan Hickman – part 1 : House of X / Power of X

X-Men par Jonathan Hickman – part 2 : Dawn of X / Reign of X – review générale

X-Men par Jonathan Hickman – part 4 : Inferno

Retrouvez les articles de Matthieu ici

2 commentaires
  1. […] X-Men par Jonathan Hickman – part 3 : Les X-Titres […]

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